http://economierurale.revues.org/4394
Effectuée dans le cadre de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, l’étude consiste à décomposer le montant de la consommation alimentaire à domicile de 1995 à 2007 en importations, taxes et valeurs ajoutées des différentes branches. Les résultats font apparaître des tendances lentes mais lourdes. La part des importations finales et en consommations intermédiaires augmente et passe de 23 à 26 %, et les taxes restant stables (autour de 10 %), la part des valeurs ajoutées générées dans les branches diminue (67 % en 1995 et 64 % en 2007). Compte tenu des baisses des prix agricoles, la part de la valeur ajoutée de l’agriculture et de la pêche baisse de 12 à 8 % entre 1995 et 2005 et la remontée des prix en 2006 et 2007 ne la porte qu’à 9 %. La régression de la part de la valeur ajoutée des IAA apparaît quasiment linéaire (12 % en 1995 et 10,5 % en 2007), tout comme celle des autres industries, celle des transports restant stable. La part de la valeur ajoutée du commerce apparaît plus variable, avec un niveau équivalent en 1995 et 2007 (20 %). La part de la valeur ajoutée des services passe de 15 à 19 %. La composition de l’euro alimentaire évolue sous des effets « prix » mais provient également de transformations plus profondes des modes de production et de consommation des produits alimentaires. Ces éléments ne doivent pas être oubliés dans les débats actuels sur la formation des prix alimentaires, tant sur la contractualisation entre producteurs et l’aval que sur les possibilités de développement de l’agriculture de proximité.